Atta

Main Author: Emery, C.
Format: info publication-taxonomictreatment Journal
Terbitan: , 1913
Subjects:
Online Access: https://zenodo.org/record/6290004
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  • VI. - Les espèces d' ATTA F. Dans son classique ouvrage, sur les Formicides du Voyage de la Novara, Mayr a tenté une revision des espèces des grandes Atta, c'est-à-dire des Atta proprement dites: se fondant sur-la direction des épines du corselet, chez les. ouvrières, et surtout sur les appendices génitaux des mâles, il sépare les espèces, savoir: A. cephalotes L. - fervens Say - insularis GuÉR. - sexdens L. dont il connaissait toutes les formes, A. columbica GuÉR. - lebasi GuÉR. qu'il ne connaissait que par l'ouvrière seulement. Mais l'armure génitale des mâles est fort incomplètement décrite par May'r. Il décrit les valvules externes, (stipites) et moyennes (volselles) et l'hypopygium (lamina subgenitalis); les valvules internes (sagittae) sont passées sous silence; et pourtant ces appendices présentent des différences bien plus remarquables que les parties plus extérieures; seulement elles ne sont pas toujours visibles. Il est singulier que M. Wheeler (1), qui a étudié dernièrement les appendices génitaux des Atta, n'ait pas porté son attention sur ces parties, tandis qu'il figure-la lame sous-génitale de plusieurs espèces. _ (1) The fungus-growing Ants of N. America; Bull. Amer. Mus. N. H., vol. 23, p. 669-807, 5 pl., 3907. Je ne m'occupe donc pas de la lame sous-génitale, qui est suffisamment connue et qui, sans doute, n'a dans l'accouplement qu'une fonction bien accessoire. M. Wheeler ne dit pas dans combien d'individus et de nids différents il a trouvé que la forme de cette lame est constante; je possède trop peu d'exemplaires mâles des deux formes, mexicana et texana, pour juger des relations de ces deux formes. D'après ce que je sais sur d'autres Fourmis (Tapinoma, Cataglyphis), la lame sous-génitale est sujette à varier, surtout suivant la grandeur de l'individu. Du reste, cette lame n'est souvent pas plus facile à observer que les sagittse et elle n'est quelquefois pas saillante au dehors (1). J'ai quelque peine à comprendre Mayr, dans sa description du stipes. Cette partie comprend, chez les Atta, une portion basale plus ou moins prolongée en dehors, qui correspond à la squamula (Nylander) des Formica et de beaucoup d'autres Fourmis; Mayr la désigne sous le nom d' « äussere Klappe »; elle porte un appendice poilu que Mayr appelle «; Lappen ». Le stipes se présente sous trois formes dans les différentes espèces. Chez A. cephalotes, il est massif, à peu près aussi long que large et, à çe bout môme, il porte le « Lappen » de Mayr, c'est-à-dire la pièce qui correspond à l'extrémité libre du stipes chez Formica (vagina externa Nylander). Chez A. sexdens la portion basale du stipes est prolongée en un processus étroit, mais solide, glabre et portant en dessous un lobe poilu étroit, qui s'attache sur toute sa longueur au processus même. (1) Dans un travail publié tout récemment (Rev. Russe d'Ent., vol. 12, p. 591 nota, 1912j, M. Karawaiew me reproche de n'avoir donné que des figures d'ensemble de l'armure génitale des Myrmecocystus (Cataglyphis) et non des figures des pièces isolées moyennant dissection. Je réponds: 1) Que, lorsque j'ai publié ma revision, je n'avais pas l'intention de faire un travail morphologique, mais seulement de donner des figures d'après lesquelles les entomologistes pussent déterminer leurs mâles. 2) Que je ne suis pas du tout infatué de l'infaillibilité des caractères spécifiques, tirés de l'armure génitale des mâles. Ces caractères varient certainement plus ou moins, surtout avec la taille des individus, du moins pour ce qui regarde le stipes, la volsella, la lacinia et la lamina subgenitalis (voir mon mémoire cité, 1906). Quant à la sagitta, qu'on ne peut voir dans son entier sans dissection, je laisse à M. Karwvaiew de prouver qu'il n'en est pas ainsi, du moins pour les détails; qu'il multiplie ses préparations, sur des mâles de toutes dimensions; quels que soient ses résultats, il aura rendu un service à la myrmécologie scientifique. Dans les conditions où je me trouve, ne pouvant disséquer moi-même, je suis obligé de me contenter du rôle de critique. Enfin, chez A. mexicana, texana et insularis (2), la portion basale est réduite à une courte et large plaque, qui s'avance parallèlement au bord postérieur du pygidium et qui porte un lobe libre, étroit, en couteau. Le lecteur pourra voir que ma description ne s'accorde pas avec celle de Mayr, hormis pour d' A. sexdens. Du reste, je conserve un fort doute que Mayr ait vu le [[male]] de l' A. cephalotes. Le [[male]], que l'auteur viennois marque lui-même d'un point d'interrogation, manque de dents à l'epinotum et est de couleur brun foncé (schwarzbraun). Tous les [[male]] d'/l. cephalotes que je connais sont, au contraire, rouge fauve, beaucoup plus clairs que les [[queen]] correspondantes. (2) Dans le [[male]] d' A. insularis de ma coll. les stipes sont endommagés et dépourvus du lobe poilu.. La volsella est suffisamment expliquée par tries figures pour m'épargner une description. Je dirai seulement, que la volsella des A. sexdens et cephalotes est massive et relativement simple, tandis que celle des A. mexicana, texana et insularis est mince et coudée. J'en viens aux sagittae ou valvules internes. Chez l' A. sexdens, elles n'ont rien de bien remarquable ou de très saillant, comme le montrent mes figures dessinées à la chambre claire, d'après un [[male]] de Rio Grande do Sul. En revanche, chez A. cephalotes, ces organes sont excessivement compliqués, armés de crêtes ei de deux crochets recourbés sur les côtés; ces crochets sont garnis à l'extrémité d'un système de pointes menues et aiguës; dans la vue de profil, une série de ces mêmes pointes garnit la carène ' médiane, qui se trouve à la face inférieure des sagittae; les pointes de la carène sont dirigées en avant (par rapport à l'animal entier). Chez A. texana, l'appareil des sagittae est beaucoup plus petit que chez A. cephalotes; selon tonte apparence, il est moins compliqué. Je ne possède qu'un [[male]] de cette espèce; dans cet exemplaire, les sagittae ne sont pas tout à fait sorties de la cloaque et, par conséquent, je n'ai pu les voir en entier. Je ne sais pas si les extrémités latérales arrondies se recourbent en crochet, comme chez cephalotes. Les dents qui terminent les deux carènes et qui sont surtout évidentes sur le profil, correspondent aux deux dents qui sont tout près de l'extrémité chez cephalotes; il ne paraît pas y avoir d'homologue des deux grandes carènes parallèles de cephalotes. A. mexicana et insularis paraissent avoir les sagittae construites semblable-ment; du moins telle a été mon impression, d'après les exemplaires uniques de ma collection, encore moins favorables à l'étude que le [[male]] de texana dont il vient d'être question. Voilà l'étude bien incomplèle que j'ai pu faire de l'armure génitale des Atta [[male]]. Elle suffira cependant au but que je me suis, proposé, qui est purement systématique. Il me semble qu'il faut reconnaître, dans l'armure génitale de ces Fourmis, deux types principaux: le type cephalotes et le type sexdens. Le dernier se partage en deux sous-types: cephalotes d'une part, et le sous-type comprenant les formes mexicana, texana et insularis. Je ne connais pas sûrement le [[male]] de l' A. columbica, mais je suppose qu'un petit [[male]] de ma coll., qui ressemble à s'y méprendre (sauf la petite taille; à l' A. cephalotes, s'y rapporte. I.'armure génitale de ce [[male]] ressemble aussi à cette forme, seulement les crochets des sagittae ne sont pas aussi recourbés et la portion basale du stipes n'est pas aussi longue. De même je ne connais pas les [[male]] de l' A. laevigata F. Sm., ni de l' A. vollenweideri For.; pourtant je pense qu'un [[male]] qui m'a été donné dans le temps par Mayr, en même temps que des [[worker]] et une [[queen]] laevigata, appartient bien à cette forme: il a le stipes très épais et bombé en dehors, le lobe poilu court et large; les sagittae, pour autant qu'on en peut juger, sont conformées comme chez sexdens. A mon avis, du moins provisoire, il n'y a que 3 espèces d' Atta: cephalotes, insularis et sexdens; les autres formes doivent se subordonner comme sous-espèces ou variétés à ces espèces: sp. cephalotes L. cephalotes cephalotes L. var. opaca For. - integrior For. cephalotes columbica GuÉR. var. lutea For. cephalotes polita Emery sp. insularis GuÉR. insularis insularis GuÉR. insularis texana Buckl. insularis mexicana F. Sm. sp. sexdens L. sexdens sexdens L. var. bisphaerica For. - rubropilosa For. sexdens laevigata F. Sm. sexdens vollenweideri For. Il va sans-dire que c'est mon appréciation personnelle et qu'on pourrait aussi bien élever toutes messous-espèces au rang d'espèces; mais quand on regarde comme sous-espèces (ou races), par ex., les Messor barbarus, minor, aegyptiacus, etc., ou les Camponotus maculatus, barbaricus, aethiops, pallidus, etc., etc., je ne vois pas en quoi les Atta méritent un traitement différent. D'ailleurs, les Atta sont extraordinairement variables; ce n'est pas sur les ouvrières des collections d'Europe, que l'on pourra juger de la dignité morphologique ou éthologi jue des différences spécifiques ou subspécifiques. L'A. columbica, par ex., que mon ami Forel regarde comme espèce, ne diffère de l' A. cephalotes que par le degré de dimor-phisme, c'est-à-dire que les o maxima de columbica sont bien plus petites que les o maxima de cephalotes. Les différences morphologiques, dans la grosseur des épines antérieures dorsales du corselet, sur lesquelles Guérin a fondé la diagnose, sont extrêmement variables, non seulement chez les [[worker]] de diverses tailles (A. lebasi n'est sans doute établie que sur des [[worker]] minor d' A. columbica), mais chez les [[worker]] maxima mêmes. M. Forel m'a envoyé des o de columbica de Costa Rica, récoltées par Pittier, chez lesquelles ces épines ne sont guère plus épaisses et plus obtuses que chez les [[worker]] maxima de cephalotes; je possède des ouvrières de Bolivie, que j'attribue à columbica, qui ont ces mêmes épines minces et aiguës Je crois que les Messor barbarus barbarus et M.barbarus minor, en Italie, méritent d'être regardés à plus forte raison comme espèces distinctes, que les A. cephalotes et A. columbica dans l'Amérique centrale. Les trois espèces d' Atta occupent des zones géographiques différentes continues. Pour commencer par le Sud, l' A. sexdens ne semble pas sortir de l'Amérique méridionale: on la trouve depuis le bassin de La Plata jusqu'à la Guyane. L'A. cephalotes occupe la région de l'Amazone, et s'étend au Nord dans l'Amérique centrale et jusqu'à la partie méridionale du Mexique. Enfin les formes de l' A. insularis vivent dans le Nord de l'Amérique centrale, le Mexique, le Sud des Etats-Unis et Cuba. Les auteurs anciens ont sans doute souvent confondu les A. cephalotes et sexdens. D'après les diagnoses excessivement courtes de Linné et de Fabricius, il. est impossible de distinguer les deux espèces. On est alors tenté dedéterminer les exemplaires géants, à la tête énorme, incisée profondément par derrière, comme cephalotes et les individus plus petits comme sexdens. De Geer, au contraire, dans le 3e volume des Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, décrit fort bien ces Fourmis. D'après la description qu'il donne de la pubescence des deux espèces d' Atta, j'ai acquis la conviction qu'il a fort bien distingué l' A. cephalotes (migratoria D. G.) de l' A. sexdens. L'auteur ayant rapporté (p. 604) dans sa synonymie le nom linnéen - cephalotes, on peut dire qu'il n'a pas proprement rebaptisé l'espèce; en sorte, je crois qu'on pourra bien ajouter après la citation Linné le nom de De Geer, A. cephalotes (L.) D. G. A. sexdens (L.) D. G., dont les descriptions ont assuré la détermination exacte des espèces. Les figures de De Geer ne sont pas bonnes et n'aident en rien. Les descriptions de Latreille ne sont pas aussi explicites que celles de De Geer: on reconnaît immédiatement 1'[[worker]]' maxima dé cephalotes à sa tête garnie de duvet sur le front; mais A. sexdens laisse subsister quelques doutes et les figures n'aident pas à l'intelligence du texte. - La [[queen]] et le [[male]], décrits comme cephalotes, se rapportent indubitablement à sexdens (couleur foncée du [[male]], épine occipitale bien marquée dans les figures de la [[queen]] et du[[male]]). Quant à la Formica grossa de Fabricius, qui a été rapportée par Fabricius lui même, selon l'avis de Bosc, comme [[queen]] à cephalotes, j'ai des doutes; il se pourrait bien qu'elle dût se rapporter aussi à sexdens.
  • Published as part of Emery, C., 1913, Études sur les Myrmicinae., pp. 250-262 in Annales de la Societe Entomologique de Belgique 57 on pages 255-261