Cours Science de la motricité
Main Author: | Issam Eddine Ben Chelbi |
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Format: | info lesson Journal |
Bahasa: | fra |
Terbitan: |
, 2021
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Online Access: |
https://zenodo.org/record/5439632 |
Daftar Isi:
- Cours : Science de la motricité Introduction Classiquement, la motricité est l’ensemble des mécanismes permettant à un organisme de se mouvoir ainsi que l’étude des fonctions produisant le mouvement, mouvement qui « est, avec la capacité de reproduction, l’une des propriétés qui définissent le vivant » (A. Kruse et al ,2009)[1]. Étudier la motricité, c’est classiquement s’intéresser aussi bien à la saisie du bébé, à ses premiers pas qu’au geste technique de l’artisan ou à l’action la plus accomplie du sportif, en passant par les actions quotidiennes de toute personne, aux situations de travail ou de loisir. Mais c’est aussi s’intéresser aux mouvements dans l’embryogenèse ou à la production de mouvements au sein de la cellule ou d’êtres multicellulaires. Le moteur, au sein d’un corps conçu comme un organisme, est la part qui permet le mouvement, à la fois les structures et les fonctions remplies par ces structures. La vision physiologique classique de la motricité et du moteur s’appuie sur une conception organiciste du corps pour laquelle il faut une source d’énergie pour produire des forces et donc la conversion d’une énergie chimique en travail mécanique. Mais la motricité pourrait tout aussi bien concerner tout l’organique jusqu’au cerveau comme structure organique, tout aussi bien réintégrer les subjectivités du sujet ainsi que la dimension culturelle. Le moteur, c’est aussi ce qui meut et émeut le vivant, ce qui met en mouvement et poursuit celui-ci. Il dépend sans doute du rôle joué par ce moteur et cette motricité pour le vivant comme du sens vécu et du sens donné par le sujet à son action et à son comportement ainsi que de ses projets, faisant de tout mouvement une action, un geste et de toute action une conduite (A. Berthoz ,2003)[2]. S’interroger et étudier la motricité, reviendrait à redéfinir le corps abordé alors dans sa globalité, redéfinir le mouvement comme acte et l’action motrice comme conduite à partir de l’étude du fonctionnement de l’organisme conçu comme une totalité intégrée et intégrative. La motricité serait, alors dans une logique de continuité, d’une part l’étude de la motilité et de l’intention du vivant et d’autre part l’étude du « champ et (de) la nature des conduites motrices » (P Parlebas, 1999, 252)[3] en interrogeant cette notion dès la motricité fœtale, à partir de l’étude du fonctionnement du corps dans une logique holistique intégrée, pour la production de comportements moteurs. Étudier la motricité, c’est sans doute la dépasser pour étudier l’action motrice et, plus largement la conduite motrice. [1] Kruse, A., Pieles, U., Riener, M. O., Zunker, C., Bredell, M. G., & Grätz, K. W. (2009). Craniomaxillofacial fibrous dysplasia: a 10-year database 1996–2006. British Journal of Oral and Maxillofacial Surgery, 47(4), 302-305. [2] A Berthoz (2003, 169) « pour moi, l’action n’est pas la motricité : l’action et le geste sont projets, intentions, émotions, souvenirs pour prédire le futur, espoirs qui prennent dans les succès passés et les échecs le désir des engagements futurs. ». [3] Parlebas, P. (1999). Jeux, sports et sociétés: lexique de praxéologie motrice. Paris: Insep.