L'HISTOIRE DE LA SANŪSIYYA UN RETOUR SUR EXPÉRIENCE
| Main Author: | Jean-Louis TRIAUD |
|---|---|
| Format: | Proceeding Journal |
| Bahasa: | fra |
| Terbitan: |
, 2021
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| Subjects: | |
| Online Access: |
https://zenodo.org/record/5042297 |
Daftar Isi:
- La confrérie musulmane Sanusiyya, basée dans l’est de l’actuelle Libye, a fait l’objet, dans les archives et la presse françaises de la première moitié du 20e siècle, de nombreux textes hostiles. C’est précisément cette hostilité comme objet d’histoire qui a servi de point de départ à notre recherche. Il faut, en effet, chercher du côté français les premières manifestations des dénonciations dont la confrérie a été durablement l’objet. Une image négative, fut ainsi construite, dont nous avons suivi l’invention, et que nous avons appelée la « Légende noire de la Sanusiyya ». La Sanusiyya y était décrite comme une sorte de société secrète, capable de mobiliser une masse de fidèles fanatiques à travers le Sahara. Cette « Légende noire » fut ensuite transmise aux Italiens qui la reprirent à leur compte. Avant 2011, il n’était pas question pour nous de faire des recherches en Libye même sur la confrérie, alors interdite d’histoire par le régime. Nous avons, en conséquence, orienté notre travail sur les relations entre la France et la Sanusiyya, car il y avait, en la matière, une documentation abondante dans les archives françaises, en France et en Afrique. Des sources ont ainsi été consultées dans les fonds d’archives, notamment à Paris, Nantes, Aix-en-Provence, Dakar, Bamako, Niamey et N’Djamena,. Ces sources civiles et militaires françaises contenaient aussi des documents sanusi en arabe, sources écrites internes saisies par les troupes françaises. Ce fut le cas, plus particulièrement, sur les sites des zawiya-s sanusi alors implantées au Tchad, qui furent attaquées et détruites par la conquête française entre 1900 et 1913. Ainsi furent conservées par les services de renseignements français des lettres échangées, au début du XXe siècle, entre les dirigeants de la confrérie et leurs envoyés dans le nord et le centre du Tchad actuels. Nous en avons publié une série, celle de la zawiya de Bir Alali, près du lac Tchad. Nous avons donc abordé la Sanusiyya « de l’extérieur », en mettant en évidence deux dimensions de cette histoire : la construction d’une Légende noire française à la fin du XIXe siècle et l’expansion de la confrérie à travers et au sud du Sahara. Ce texte est la version française d’une communication faite par Skype à un colloque sur l’histoire de la Sanusiyya, qui s’est tenu à Jaghbub, l’ancienne capitale de la confrérie, en décembre 2019.