Approche agroécologique en contexte forestier: cas des villages Bella, Dikobé et Bidou 1 dans la Région du Sud au Cameroun
Main Authors: | Kenne G.F., Ngo Makak R., Voundi E., Mpeck Nyemeck.M.L., Tchindjang M., Njombissie Petcheu I.C., Kamga Fogue A. |
---|---|
Format: | Article Journal |
Bahasa: | fra |
Terbitan: |
, 2020
|
Subjects: | |
Online Access: |
https://zenodo.org/record/4044076 |
Daftar Isi:
- Résumé L'agro-écologie, terme désignant les pratiques agricoles qui lient l'agronomie (science de l'agriculture) et l'écologie (science de l'environnement), est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement. Face à la dégradation grandissante des terres et des forêts dues aux pressions anthropiques, l’agroécologie apparaît comme une solution visant à adopter des pratiques qui tiennent compte des équilibres de la nature et des services qu'elle rend. Elle optimise et stabilise les rendements agricoles tout en jouant un rôle multifonctionnel pour l’agriculture durable et la préservation de l’environnement. Toutefois, sa diffusion auprès des populations rurales n’est pas toujours aisée. En tant qu’innovation dans le contexte forestier, sa mise en application dans les villages Bella, Dikobé et Bidou 1 de la commune de la Lokoundjé, bouleverse les pratiques traditionnelles et préside à des appréciations différenciées des acteurs villageois. Le présent article se propose d’analyser ces pratiques traditionnelles, afin de trouver un modèle agricole adapté au contexte des communautés cibles, avec un ancrage sur l’agroécologie. L’étude interpelle les théories de changement social et de gestion des biens communs. L’approche scientifique adoptée, repose sur une revue de la littérature, la création des parcelles expérimentales dans les trois villages, des focus groups, des entretiens avec des personnes ressources, des observations directes et participatives des pratiques agricoles des trois communautés et enfin la sensibilisation des paysans. Les résultats montrent que l’activité agricole est dominée par l’agriculture itinérante sur brûlis, pratiquée par 94% de la population enquêtée. Les impacts négatifs de cette pratique résident dans l’usage du feu de façon non contrôlée et la réduction des périodes de jachère. Face à ces constats et eu égard à la sensibilisation les populations sont attentives et réceptives à la présentation de l’approche agroécologique, mais restent réticentes quant à sa mise en pratique. Cette réticence est essentiellement liée au manque de moyens financiers et les exigences inhérentes aux pratiques agroécologiques. Pour pallier à cette situation, des mesures telles que, l’appui à la création des associations et l’accompagnement d’initiatives pilotes individuelles ont été expérimentées. Abstract Agroecology, a term for agricultural practices that link agronomy (agricultural science) and ecology (environmental science), is a way of designing production systems that rely on functionalities offered by ecosystems. It amplifies them while aiming to reduce pressure on the environment (eg: reduce greenhouse gas emissions, limit the use of phytosanitary products) and preserve natural resources. It is about making maximum use of nature as a factor of production while maintaining its capacity for renewal. Faced with the growing degradation of land and forests due to anthropogenic pressures, agroecology thus appears to be a solution aimed at adopting practices that take into account the balances of nature and the services it provides. It optimizes and stabilizes agricultural yields while playing a multifunctional role for sustainable agriculture and the preservation of the environment. However, its dissemination to rural populations is not always easy. As an innovation in the forest context, its application in the Bella, Dikobé and Bidou 1 villages of the municipality of Lokoundjé, disrupts traditional practices and governs the differentiated assessments of village stakeholders. This article proposes to analyze these traditional practices, in order to find an agricultural model adapted to the context of the target communities, with an anchor on agroecology. The study brings together theories of social change and management of the commons. The scientific approach adopted is based on a review of the literature, the creation of experimental plots in the three villages, focus groups, interviews with resource persons, direct and participatory observations of agricultural practices in the three communities, and finally awareness raising. Farmers. The results show that agricultural activity is dominated by shifting slash-and-burn agriculture, practiced by 94% of the surveyed population. The negative impacts of this practice lie in the uncontrolled use of fire and the reduction of fallow periods. Faced with these findings and with regard to awareness raising, the populations are attentive and receptive to the presentation of the agroecological approach, but remain reluctant to put it into practice. This reluctance is mainly linked to the lack of financial means and the requirements inherent in agroecological practices. To remedy this situation, measures such as support for the creation of associations and support for individual pilot initiatives have been tested.