« Habiter le sud-ouest des Landes au XVIIIe siècle. », Bulletin de l'association Mémoire en Marensin, 14, 2003, pp. 13-24
Main Author: | Frédéric Duhart |
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Format: | Article |
Bahasa: | fra |
Terbitan: |
, 2003
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Subjects: | |
Online Access: |
https://zenodo.org/record/2542585 |
Daftar Isi:
- Par delà la coquille protectrice de la maison, l’Humain habite un milieu, une véritable maison commune où il n’est qu’un des éléments d’un système écologique complexe ; au sein de l’espace aturien constitué par les pays de Maremne, de Seignanx, de Gosse et d’Orthe, la proximité de l’Océan a un rôle déterminant dans le fonctionnement du géosystème comme dans les activités de cette société rurale qui sont fortement conditionnées par la proximité du port de Bayonne et de la cité commerçante de Dax. L’étude des « tâches régulières comme le battement des heures et des jours entre Soleil et la Terre », par delà la connaissance des techniques, nous renseigne sur la place que les Landais du sud-ouest occupent au sein du géosystème aturien maritime ; elle rappelle en outre le rôle majeur que joue la porte océane bayonnaise dans cette petite région. Après avoir considéré le producteur et le prédateur, nous observerons, une société qui combat âprement pour conserver sa place dans le milieu. Des herbes folles qui envahissent les champs au coup de vent qui met en péril la vie des matelots de la pinasse, ensable les vignes et déracine les arbres, les manifestations des autres éléments du géosystème sont autant de rappels de la précarité de la place de l’Homme : s’il se fait parfois aménageur talentueux du milieu, il n’en a jamais réellement le contrôle. Le trafic maritime offre un débouché à bien des productions locales agricoles ou forestières et favorise la pénétration de diverses marchandises ; en outre, les deux villes commerçantes qui vivent de ce négoce, Bayonne mais aussi Dax, le principal port fluvial de l’amont, dynamisent aussi le marché par les nécessités de l’approvisionnement citadin en denrées de base comme en produits de luxe destinés aux plus belles tables ; à l’inverse, la porte océane bayonnaise a favorisé la pénétration de quelques nouveautés, ainsi les vaches bretonnes dont le lait séduit les élites en ces temps lipophiles. Le Bas-Adour landais apparaît parfaitement intégré à l’économie portuaro-urbaine bayonnaise, ce que confirment les autres traits de la culture matérielle.